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  • estellebabilon

Question de la semaine : comment les chats font-ils pour ronronner ?

Le chat est un animal formidable : on le caresse et il se met à ronronner... Mais comment fait-il pour produire ces vibrations ?

Bien que très facilement observables, les ronronnements du chat restent encore entourés de mystère. On sait aujourd'hui que ce phénomène implique tout l'appareil vocal de l'animal. Toutes les 30 ou 40 secondes, un réseau de neurones spécialisés provoque les contractions des muscles laryngés durant 10 à 15 millisecondes et, en conséquence, le déplacement de la glotte. C'est la fermeture du conduit vocal par la glotte qui entraîne une forte augmentation de la pression et l'ouverture des cordes vocales, laquelle laisse passer l'air. "Toutefois, on n'a pas encore identifié de centre du ronronnement dans le cerveau, nuance Jean-Yves Gauchet, vétérinaire à Toulouse et auteur d'un livre intitulé Mon chat et moi on se soigne. Le ronronnement n'apparait que lorsque l'état général de l'animal y est propice : un état de béatitude ou, à l'inverse, une situation de souffrance", précise le vétérinaire.


Autrefois, on pensait que le ronronnement, souvent déclenché par des caresses, était un pur produit du rapport entre homme et chats. En réalité, c'est un trait caractéristique partagé par de nombreux carnivores, y compris les viverridés (civettes, genettes) et les procyonidés (ratons laveurs et coatis). Le grognement du tigre se différencie du ronron du chat domestique principalement par le fait qu'il n'est produit que lors de l'expiration.


Le ronronnement, un plaisir égal à une sucrerie ?


Mais si les mécanismes qui provoquent le ronronnement ne sont pas encore bien identifiés, il en va de même en ce qui concerne sa fonction. "Si le ronronnement n'a pas été éliminé au fil de l'évolution, c'est très certainement parce qu'il apporte à l'animal un bénéfice évolutif" Jean-Yves Gauchet, vétérinaire. Sans doute, mais lequel ? Le vétérinaire Jean-Yves Gauchet a son avis sur la question. "Le ronronnement consiste en une série d'ondes qui font vibrer tout l'animal comme un instrument de musique, explique-t-il. Or, le chat dispose à la surface de sa peau, d'une très grande quantité de récepteurs sensoriels que l'on appelle les corpuscules de Pacini. Sensibles aux vibrations, ces cellules réagissent aux vibrations qu'émet l'animal (ou un de ses congénères blotti contre lui) et transmettent ce signal au cerveau où elles induisent la production d'endomorphines." Des molécules ayant les mêmes effets que la morphine, qui plongent le chat dans un état d'apaisement et de bien-être.


Plus surprenant encore : "Des anatomistes auraient repéré ces corpuscules de Pacini non seulement au niveau de la peau des chats - principalement à la base des poils - mais aussi à l'intérieur même de leur pancréas ! affirme Jean-Yves Gauchet. Stimulées par le ronronnement ou les caresses, ces cellules pourraient créer une stimulation locale à l'origine d'une hyperglycémie temporaire" avance le vétérinaire. Autrement dit, les chats ronronnant ressentiraient un plaisir semblable à celui que l'on aurait en avalant une sucrerie !


Signaler des intentions non hostiles


Mais en quoi est-ce un avantage évolutif ? Principalement parce que le ronronnement est utilisé par les félins comme un outil de communication très efficace pour véhiculer un signal apaisant. "Une sorte de 'drapeau blanc' pour signifier ses intentions non hostiles", avance Jean-Yves Gauchet. En effet, le chat a une vie sociale très riche qui ne se limite pas à la défense d'un territoire et à la sexualité.


Les études menées en 1987 par David W. Macdonald, directeur de l'unité de recherche pour la conservation de la vie sauvage à l'Université d'Oxford, ont montré que les chats, souvent décrits comme des animaux indépendants et solitaires, se fréquentaient beaucoup plus que prévu. Selon ce chercheur, ils rechercheraient activement une proximité réciproque et formeraient, non pas de simples associations opportunistes, mais de véritables groupes organisés à la manière de harems. À l'intérieur, les interactions agressives, très vives envers les chats étrangers, ne dépassent pas 5%. Le reste serait constitué principalement de saluts amicaux et de demandes de contact physique.

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